Courjumelle

Courjumelle, Je suis allée le voir hier ..

Effectivement, il est bon de le regarder davantage comme un documentaire. Ce n’est pas une oeuvre cinématographique mais c’est un bon documentaire.

Coup de chapeau aux prises de vue en pleine nature. Des images magnifiques des cieux changeants qui se mirent dans les étangs de Sologne, des cerfs, des biches pris sur le vif dans leurs élans gracieux, des promenades dans les bois au rythme lent des saisons, des automnes roux, des paysages ourlés de givre à couper le souffle, des printemps prometteurs et des étés qui le sont moins ..Rythme immuable de la vie ..Très beau mais pas assez .. On en redemande !

La musique s’accorde bien aux images, la voix du conteur est bien posée et enchanteresse. Un petit couac avec certaines voix pas très audibles, c’est dommage mais sans doute cela n’est-il pas très facile à gérer.

Bien aussi tout ce rappel aux vieux métiers d’antan. Lavandière, maréchal ferrant, bouilleur, forgeron, travaux des champs… Autant de tableaux reconstitués avec plus ou moins de vérité mais il faut déjà trouver les outils et surtout la manière de s’en servir, ce qui n’est certainement pas aussi simple qu’il y paraît.

Quelques séquences un tantinet drôles comme le début de cette sortie braconnage, quelques séquences qui vous ramènent des années en arrière comme cette gamine qui enferme le grand-père dans la cabane au fond du jardin (J’ai fait la même à mon Roi de coeur, mon cher grand-père), quelques séances tendresse aussi mais pas assez, non vraiment pas assez.

Quelques clichés aussi … Les riches, les pauvres, le clergé. Quand je dis cliché, tout est relatif parce que dans le fond bien des comportements n’ont pas évolué avec les années. Chacun prendra là-dedans ce qui lui convient.

Les acteurs.. A mon humble avis, seuls les enfants s’en tirent bien qui font un jeu de ce qu’ils n’ont pas connu. Ils sont beaux comme tout et rien n’est forcé, ni leurs regards, ni leurs sourires. Pour les autres, à une ou deux exceptions près, c’est un peu crispé. Evidemment le rôle d’acteur ne se résume pas à la diction d’un texte, mais à une voix, à un regard, à une gestuelle, à un naturel qui manque là cruellement. N’est pas comédien qui veut ! Ce serait trop simple et la bonne volonté ne peut pas tout faire.

Peut-être justement aura-t-il manqué une vraie belle histoire qui aurait motivé les personnages et donné un rythme plus soutenu à l’ensemble mais ça n’engage que moi.

Bref, c’est un film à voir malgré tout ne serait-ce que par respect pour tous ceux qui ont donné de leur temps et beaucoup d’eux mêmes à cette belle aventure. Et surtout à éviter la comparaison avec le magnifique film de Nicolas Vannier l’Ecole buissonnière » (que j’adore) Les moyens ne sont pas les mêmes , il est quand même bon de s’en souvenir.

Je vous souhaite le plaisir d’aller à la rencontre de cette Sologne méconnue pour beaucoup. Ceci dit, ce qui est valable pour cette région l’est pour beaucoup d’autres.

Annie Kubasiak-Barbier

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